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DISCOURS PATRIOTIQUE DE LA FÊTE NATIONALE

Texte d'Alexis Martin, avec la collaboration de Luc Picard,
lu par Luc Picard, le 24 juin 2000, au Parc Maisonneuve.

 

Saint-Jean Baptiste, vieux patron

Je t'ai vu souvent avec le petit monde
Qui veille au soleil halluciné des tavernes
Avec les buveux de grosses O'keefe tablette
qui redisent pour toi leurs interminables souvenirs
de 74 enfants à table, de pêche miraculeuse
de buts scores avec 8 gars d'embarqués sur les épaules

Toi tu sais que des légendes on en fabrique encore

Je t'ai vu aussi un jour de février Vieux Baptiste
un matin d'hiver trop dur trop frette
tu marchais derrière une ouvrière du textile
elle venait d'Afrique ou de quelque part
elle avait le sourire crématoire des matins sans fortune je crois bien que tu lui as donné ta veste de chasse

Toi tu sais que des exploités on en fabrique encore

Je t'ai vu aussi fermer les yeux d'un fermier
dans un mouroir de village pas loin de Kamouraska
ça sentait la peau d'anguille le gros labour frais et la vieille France
ça sentait aussi le p'tit vieux et la solitude
je t'ai vu fermé les yeux de Camil Saint-Pierre
je pense bien que tu t'es pas lavé les mains après

Toi tu sais que des morts en sursis on en fabrique encore

Plus tard dans le jour électrique des villes
tu veillais sur les ti-culs de la ruelle en arrière
les garocheux de pucks les patineurs d'asphalte
qui arpentent encore le continent derrière chez eux
avec dans leurs poches des canots un fétiche amérindien
et des cartes à jouer

Toi tu sais que des voyageurs on en fabrique encore

Je sais aussi que tu les entends Vieux Saint-Jean Baptiste
ceux qui s'injurient eux-mêmes
les hypothéqués de l'alphabet les éradiqués vivants
les demi-ressuscités du " grand miracle économique "
les pas capables de lire un bail
les estropiés du jeudi matin à banque
Dont l'avenir coule au fond d'une coalition d'intérêts rances

Toi tu sais que des dépossédés on en fabrique encore

Vieux Saint-Jean-Batiste, vieille effigie
tes boucles sont grises et tes jambes sont croches
certains te croient mort ou passé de mode mais
moi je sais que tu marches encore
dans le cœur de tous les peuples
avec aux lèvres une prière d'enfant
beau comme un cœur
vrai comme mes semelles sur l'asphalte au printemps
vrai comme l'amour, vieux comme la liberté
il me semble que ton cœur bat steady
encore
je suis toujours ton enfant
mes pères ne seront pas oubliés
mes nouveaux frères ne seront pas oubliés
donne-moi seulement la moitié de ta force
de ton courage patient sans rien de sublime
de ton front de bœuf
de ton rire épormyable
donne-moi l'élégance de ne pas m'excuser
et pis va-t'en baptiser les autres
moi, l'eau de mon baptême,
ça fait longtemps que je l'ai bu j'attends
juste la confirmation
et puis t'inquiète pas pour moi, j'ai l'goût de vivre
j'ai l'goût d'aimer
j'irai pas me coucher de bonne heure
trop de travail, trop de déblayage à faire encore
trop de murs du silence devant moi

T'inquiète pas pour moi, j'irai pas me coucher
je m'en vais battre le rappel des suicidés
Demain, rendez-vous à l'aube
moi je sais que des pays justes
 on en bâtit encore

Je sais que mon pays on le bâtit encore

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